

Rolling Stones : un nouvel album « heureux »
Ce vendredi sort dans les bacs « Blue & Lonesome », le nouvel album de reprises blues des Rolling Stones. Une partie des mélomanes évoque un « hommage heureux », une autre s’avère beaucoup moins tendre avec les Britanniques. Revue de critiques
« Pas de quoi se rouler par terre » tranche d’entrée « Le Point ». Mick Jagger, qui « croasse comme un corbeau », a perdu de sa superbe.
« Les Inrocks » sont encore moins tendres : « A 73 ans, il ressemble désormais à un maître Yoda coiffé d’une perruque de Justin Bieber et il fréquente moins les miroirs. »
Pour les deux hebdomadaires, ce n’est pas seulement la musique des Stones qui n’est plus à la hauteur, mais bien la triste adaptation à l’époque contemporaine, empreint de réaction à la révolution des années 1960, dans laquelle se sont engouffrés ces ogres rock’n’roll. Les réacs ont supplanté les hippies. Quelle place alors pour ces « vieilles pierres qui ont tant roulé » ?
“We brought the blues to attention again. And for that I’m eternally proud. It’s probably the only way I’m going to get into heaven.” – KR https://t.co/rHhg8DVK3X
— Keith Richards (@officialKeef) December 1, 2016
Pourtant, sur l’album, on retrouve bien la voix de Jagger sur des chansons moins brutales, comme « Hate To See You Go », reprise du mythique Little Walter. A l’écoute de l’album, « Les Inrocks » imaginent une sélection issue « de discussions nocturnes, âpres et passionnés. »
Les Rolling Stones rendent ainsi hommage, « un hommage heureux », notamment sur « Litte Rain » de Jimmy Reed, l’un des maîtres à jouer de Keith Richards. Une formidable « gloire aux dieux » : Howlin’ Wolf, Little Johnny Taylor ou Magic Sam.
Les sujets de sa Majesté rencontrent les idoles du Mississippi. « On ne peut que s’incliner devant ce geste aussi noble que gratuit » salue « Paris Match ».
There's no generation gap! #BlueAndLonesome 🎸🎸👍 pic.twitter.com/gJYVtWJdL1
— Ronnie Wood (@ronniewood) December 1, 2016
« Le Point » loue encore l’esprit live dans lequel l’album a été enregistré. Malgré le manque de chansons originales – les 12 présentes sur l’opus sont des reprises -, « Paris Match » aime les interventions du célèbre guitariste Eric Clapton, qui a collaboré avec les Stones, invité d’honneur sur deux titres.
Des interventions « modestes dans le temps mais toujours remarquables de sobre élégance. » Jusqu’à la fin, « la magie opère » conclut « Le Point ». Mike Jagger est toujours là, « les mots claquent dans sa gigantesque bouche ».
Thomas MOYSAN