

L’esclavage « moderne » existe en France
France Inter a consulté en exclusivité le rapport de la Commission nationale consultative des droits de l’Homme concernant l’esclavagisme en France. Entre traite économique sur les chantiers, esclavage à domicile et traite sexuelle, le constat est affligeant.
Premiers chiffres clé : 420 affaires de traites ont été recensées en 2014 par les services judiciaires et 728 individus ont été condamnés cette même année. Près de 81 % des infractions constatées relevaient du proxénétisme, loin devant l’exploitation par le travail ou la mendicité forcée.
La France devient de plus en plus un terrain de jeu pour les organisations criminelles. Pour la CNCDH, le pays ne s’est pas dotée d’une véritable politique de lutte contre la traite des êtres humains « Loin des idées reçues, l’esclavage moderne existe dans notre pays, de même que le travail forcé de personnes vulnérables, et que nombre d’enfants et d’adolescents sont contraints à mendier ou à voler » dénonce l’institution.
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La CNCDH propose, pour régler en parti le problème, de mettre plus d’argent dans la lutte contre la traite, afin de former par exemple, policiers, inspecteurs du travail et magistrats sur le sujet. Il s’agirait également de mieux protéger et héberger les victimes, une fois sorties de la spirale.
Les victimes n’ont aucun code social
Des cas de personnes françaises réduites en esclavage sont avérés, mais cela reste en effet plus rare (seules 5% des victimes d’esclavage moderne sont d’origine européennes). Les victimes sont généralement des personnes psychologiquement vulnérables.