

Les deux perdants du débat ne sont pas des candidats
Ce jeudi 18 novembre se tenait sur France 2 et Europe 1 le troisième débat de la primaire de la droite et du centre. Les sept candidats devaient répondre aux questions des deux journalistes David Pujadas et Jean-Pierre Elkabbach. Mais ce dernier a beaucoup agacé les internautes… et certains candidats.
On connaît le style parfois cassant du journaliste Jean-Pierre Elkabbach et cette fois-ci la victime fut le candidat Bruno le Maire. Une vive passe d’armes entre les deux hommes pendant le débat a retenu l’attention des internautes.
Interrogé sur la candidature d’Emmanuel Macron qui se présente comme « le renouveau », le candidat explique que « le renouveau » doit se faire à droite. Jusqu’ici tout va bien. Le journaliste réplique en demandant à Bruno le Maire « Pourquoi cela ne fonctionne pas avec vous alors? ». Le candidat s’emporte, « Mais qu’est que vous dites Jean-Pierre Elkabbach? (…) Vous connaissez déjà le résultat de dimanche? Vous savez ce que vont voter les Français? ». « Vous savez il y a une France des sondages, il y a une France des journalistes, (…) elle a le droit de le commenter. Et il y a la France des Français… », ajoute le candidat.
Sans attendre la fin de son intervention le journaliste lui répond « On en reparlera lundi matin », sous-entendant que le candidat serait éliminé dimanche. Bruno le Maire lui demande alors du « respect ».
Sur Twitter, ce n’est pas la passe d’armes entre les deux hommes qui a choqué mais surtout Jean-Pierre Elkabbach qui parle de « renouveau ».
Tiens, @JP_Elkabbach, un petit nouveau arrive sur le plateau de #PrimaireLeDebat . #renouveau
— Abel Mestre (@AbelMestre) 17 novembre 2016
Car rappelons-le, Jean-Pierre Elkabbach a débuté sa carrière en 1970, sur la première chaîne. Alors que le candidat Alain Juppé est souvent critiqué sur son âge, certains internautes se sont amusés à faire un parallèle entre les deux hommes.
Mes parents ne s’étaient pas encore rencontrés. Cinq ans plus tard, je naissais. https://t.co/k1WxzHJ0aA
— Neila (@Neila) 18 novembre 2016
Mais ce n’est pas seulement l’âge de Jean-Pierre Elkabbach qui a fait réagir les internautes mais plutôt ce style particulier propre au journaliste. Certains lui reprochent de donner son avis, d’autres de carrément se prendre pour un candidat à cette primaire.
Avouons qu’on a connu Elkabbach plus mordant. Je me souviens de son interview de Ravaillac après l’assassinat d’Henri IV, c’était aut’chose.
— Benoît Gallerey (@bengallerey) 17 novembre 2016
Elkabbach, un peu perdu, n’a pas compris le principe de l’émission et pense qu’il est un des candidats à la primaire. #PrimaireLeDebat
— Rosselin (@rosselin) 17 novembre 2016
La fête aux journalistes
Mais Jean-Pierre Elkabbach ne fut pas le seul à s’attirer les foudres d’un candidat. David Pujadas a posé la question que de nombreux internautes (surtout des journalistes) n’espéraient plus, celle concernant les révélations de l’homme d’affaire Ziad Takieddine.
#PrimaireLeDebat ça y est c’est parti. #Takieddine pic.twitter.com/kFxwGlzSxF
— Abel Mestre (@AbelMestre) 17 novembre 2016
Réponse du candidat: « Quelle indignité… Nous sommes sur le service public… Vous n’avez pas honte de donner écho à un homme qui a fait de la prison, qui a été condamné à d’innombrables reprises pour diffamation et qui est un menteur ? Ce n’est pas l’idée, voyez-vous, que je me fais du service public. C’est une honte. » Le journaliste ne relance pas, aucune réponse sur le fond mais plutôt sur la forme.
Il est à craindre que la prochaine fois que Sarkozy soit interrogé sur l’argent libyen, ce ne soit pas par un journaliste. Avec des relances
— Fabrice Arfi (@fabricearfi) 17 novembre 2016
Certains internautes ont salué le fait que la question soit posée, mais ont critiqué le fait que le journaliste n’ait pas insisté.
LA question #Takkiedine et @NicolasSarkozy qui répond juste « vous n’avez pas honte » #PrimaireLeDebat et « on enchaine »
Sérieusement?— Louise Tourret (@louisetourret) 17 novembre 2016
Le climat était donc tendu entre les candidats et les deux journalistes. D’autres critiques ont fusé concernant des questions jugées « indignes », sur le temps de parole, ou les procédés utilisés pour créer des tensions entre les candidats. Des sujets comme l’Europe ou l’écologie ont été balayés par les journalistes de l’avis de certains… À tort ou à raison ce dernier débat fut un mauvais moment pour la profession.
Chloé Buron