

Décès du journaliste algérien Mohamed Tamalt : les internautes réagissent
Mohamed Tamalt, journaliste et bloggeur, est décédé, dimanche 11 décembre, à l’hôpital de Bab El Oued, en Algérie. A 42 ans, il observait une grève de la faim depuis le mois de juin dernier, suite à sa condamnation par le Tribunal d’Alger, pour « offense aux institutions et au président ». Sur les réseaux sociaux, les internautes se saisissent de l’affaire et dénoncent la politique du chef de l’Etat Abdelaziz Bouteflika.
Condamné à deux ans de prison ferme le 11 juillet 2016 et à une amende de 200.000 dinars, Mohamed Tamalt était incarcéré pour ses écrits sur Facebook, où il critiquait des responsables algériens, dont le président Abdelaziz Bouteflik. Le journaliste algéro-britannique contestait son arrestation du 27 juin dernier en refusant de s’alimenter. Son décès, dans des conditions floues, après trois mois de coma, agite les réseaux sociaux, à l’image de ces tweets s’adressant à la communauté algérienne :
Décès de #MohamedTamalt
Chaque algérien qui regarde et laisse faire sans agir ni réagir, porte également une part de responsabilité !— Zoheir Rouis (@zrouis) 11 décembre 2016
Allah irrahmek, honte à ce pouvoir assassin. #mohamedtamalt
— angry bird (@HmzBird) 11 décembre 2016
« Il était dans le coma, il y avait un verrouillage sur son dossier médical »
Pour la famille de Mohamed Tamalt et pour son avocat, la situation est préoccupante : « Il était dans le coma, il y avait un verrouillage sur son dossier médical. On n’est au courant de rien. C’est ça le drame. » Pourtant, l’ONG Amnesty International avait demandé une « action urgente » pour la libération d’un « journaliste détenu arbitrairement. » Un décès qui soulève donc des interrogations, mettant pour certains en cause les conditions d’incarcérations de l’Etat.
L’ #algerie a assassiné le journaliste #MohamedTamalt 😔 @arturmdcr
— Artur4.2 (@arturmdcr) 11 décembre 2016
#mohamedtamalt pic.twitter.com/JzxaETyH7K
— Reinventing Algeria (@reinventDZ) 11 décembre 2016
Personne ne mérite la mort à cause d’un écrit.#Tamalt
— ChatNoir (@GnChNr) 11 décembre 2016
Pour l’ONG Amnesty International : « Les actions en justice visant à protéger la réputation de personnalités publiques ou d’inconnus doivent relever d’une procédure civile et non pénale ». Dans un communiqué rendu public ce lundi 12 décembre, l’association Reporters sans frontières se dit choquée par le décès du journaliste. « Cette nouvelle est un véritable coup de massue pour tous ceux qui défendent la liberté d’informer en Algérie », a déclaré Yasmine Kacha, directrice du bureau Afrique du Nord de Reporters sans frontières.
Des excuses publiques devraient être présentées à la famille du journaliste et une enquête doit être ouverte pour faire toute la lumière sur cette affaire. Le corps du journaliste a été quant à lui remis à la famille, son enterrement doit avoir eu lieu ce mardi 13 décembre, dans la ville d’Alger.
Audrey Scoup